Tour de Bretagne - GR34 - Chemin des douaniers: 32 ème étape Plounévez-Lochrist - Kerlouan

Dès le départ du camping, les dunes de Ker Emma déroulent leur tapis vert. Un véritable champ de lapins, des tas de petites queues blanches s'agitent dans tous les sens à mon passage.

Une belle Citroën ac4 de 1932 vient même s'y reposer.

Si je veux être positif, je regarde derrière moi et je vois le soleil se lever un peu derrière les nuages. Par contre, quand je regarde devant moi je m'aperçois qu'il y a un gros nuage menaçant et avec des trombes d'eau tombant sur la mer. Je risque de la prendre dans une heure, alors avec un peu de chance, je vais arriver à temps au village de Goulven et prendre mon petit-déjeuner pendant ce temps-là.

L'histoire de Goulven au VIème siècle est liée à saint Goulven. Ce territoire s’appelle alors minihi ou asile de Saint Goulven, puis simplement Goulven. A la mort de saint Paul-Aurélien, saint Goulven lui succède à la tête de l'évêché de Léon, et c'est à Rennes, que selon sa Vita, il mourut le 1er juillet, vers l'an 600, et fut enseveli dans le monastère de Saint-Melaine. Ses reliques étaient conservées au XIIIème siècle dans la cathédrale de Rennes. La fondation de l'église de Goulven remonterait à l'époque de saint Goulven qui aurait demandé au comte Even, vainqueur des pirates, de lui construire une église. Remaniée au cours des siècles, elle est totalement refaite du XIVème au XVIIème siècle.

Le chemin fait désormais l'école buissonnière et m'emmène vers les enclos paroissiaux.

L’enclos paroissial de Plounéour-Trez. C'est un espace clos par un mur entourant une église ou une chapelle, fermé par une porte, une grille ou par un arc de triomphe, et comportant :

une chapelle funéraire, un ossuaire, un calvaire, une chaire à prêcher en pierre et parfois une fontaine.

Il reste quelques éléments des enclos paroissiaux à Plounéour -Trez, mais aussi à Goulven et à Guissény. Ces enclos ont été édifiés vers les XVI et XVII ème siècles.

Les lavoirs étaient autrefois des lieux de sociabilité dans les villages. Les lavandières s'y retrouvaient pour la lessive et les commérages allaient bon train, donnant ainsi le nom de radio-lavoir aux cancans divulgués lors de ces journées!

La structure, sous forme de bassin entouré de pierres ou de maçonnerie, date, au plus tôt, du XIXème siècle.

Le dimanche est un jour sacré et la lessive, comme tout travail, est interdit, sauf à risquer la punition du ciel ou les représailles de l'au-delà, en revenant, par exemple, hanter les lavoirs à la nuit tombée.

Retour ensuite sur le bord de la plage où une volée de mouettes attendent paisiblement la grande marée en se laissant bercer par les vaguelettes, tandis que plus loin des petits bateaux, sans doute de peur de représailles n'osent s'approcher du rivage.

Je choisis un joli cadre de vue pour déjeuner, confortablement sur une table de pique-nique, le dos au soleil. Ainsi je lézarde, au doux bruit des vagues heurtant les rochers de la pointe Beg Ar Scaf. La blancheur de l'écume de ces vagues se fracassant contre les rochers apportent ce côté fougueux à la mer d'un bleu intense.

La beauté sauvage du pays de Pagan a toujours été redouté par les marins, du fait de ses roches granitiques, de ses forts courants marins et aussi de la tradition attribuée à cette côte des naufrageurs. Depuis longtemps ces parages ont été fréquentés par des navires qui venaient par gros temps chercher un abri du côté de l'Aber-Wrac'h, dans l'île de Batz ou bien encore dans le port de Pontusval. D'où depuis 1865, la construction d'un feu sur la pointe de Pontusval.

Après avoir respiré bien fort cet air frais et vivifiant venu du large, je reprends mes bâtons pour continuer vers le port de Pontusval, puis sa pointe.