Toujours 4 petits degrés au matin et que cela ne tienne, aujourd'hui c'est la journée des abers ces vallées profondes qui pénètrent à l'intérieur des terres. Je commence par l' Aber Wrac'h. Elle ne fait pas moins de 8 km de long, pour simplement trouver sur le rivage opposé le petit village d'Aber Wrac'h, situé à 600 m à vol d'oiseaux .
Le beau phare blanc de l'île de Wrac'h, marque ce début de retour vers la terre ou vers l'enfer ? En faisant tout le parcours, j'ai l'impression que c'était le purgatoire. Et à la fin du purgatoire, le paradis au petit hameau d'Aber Wrac'h, je déjeune dans un petit restaurant, "L'écaillier des Abers", recommandé tous les ans par "le routard" depuis 2010. Au menu : salade nordique, filet de Vieille aux petits légumes, mousse au chocolat et un café allongé.
Réconforté, je n'ai que 500 m à parcourir pour découvrir l'abbaye des Anges. C'est un couvent franciscain vieux d’un demi-millénaire, merveilleusement situé au bord de l’Aber Wrac’h – l’un des haut lieux de Bretagne – et pourtant méconnu.
Fondé en 1507 par Tanguy du Chastel, occupé par une communauté d’Observants, relayés dès 1643 par des Récollets, le couvent connaît la prospérité suivie d’un long déclin au XVIIIème siècle avant de sombrer comme tant d’autres, dans la tourmente révolutionnaire.
Mon cheminement sur le sentier côtier se poursuit vers la presqu'île de Sainte-Marguerite à deux heures de marche.
Crêperie de Yolaine, crêpes et galettes à emporter. Parfait pour procéder à mon ravitaillement quotidien, sur le chemin et dans un magnifique cadre, vue sur la mer. De plus, ils ont la gentillesse d'offrir un petit café aux randonneurs. Je vous dis, c'est le paradis. Une petite heure de marche et je m'installe au camping Penn Énez.
Voici Fort Cézon sur son île du même nom. Disons, qu’à la louche, le paysage qui se présente sous nos yeux depuis le haut de la tour d’artillerie, s’est stabilisé depuis au moins 3000 ans, tout en supportant encore et toujours les assauts de l’océan. Ici aussi, ils ont leur cité engloutie. Elle porte le nom de Tolente. Une somme impressionnante de littérature savante souscrit à cette hypothèse.
La première mention du nom des habitants de ce littoral se rencontre au Vème siècle avant notre ère : les Osismes. C’est un peuple puissant et commerçant. Leur capitale ? Carhaix. Ils étendent à partir de là, des voies d’accès jusqu’à la mer. De nombreuses découvertes archéologiques font aboutir une de ses voies dans cette belle contrée. Ils n’ont pas attendu Vauban pour repérer, en ce qui ne s’appelle pas encore l’Aber-Wrac’h, un site idéal à la navigation et au commerce.
Cézon porte le témoignage de quatre siècles d'architecture militaire, de Vauban aux bunkers du mur de l'Atlantique.
Comme les quatre mousquetaires, chaque soir depuis quelques jours, nous sommes trois randonneurs du GR à nous retrouver pour faire nuit commune. Et ce soir, cerise sur le gâteau, nous pouvons même salonner.
Étape : 29 km
Cumul : 903 km
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