Au petit matin les températures sont fraîches, 12 degrés, mais le ressenti est pire encore, puisque nous sommes dans une zone de marais. La brume rase le sol au point d'embrumer mes lunettes.
La commune de Treguennec compte 2 chapelles.
Située dans un cadre magnifique, la chapelle de Saint Vio est certes la plus petite des chapelles bigoudènes mais elle vaut le détour. Cinquante mètres carrés à peine, un charme fou pour la « chapellig », blottie dans un repli de dunes sur la palue de Tréguennec, si basse avec son petit escalier extérieur, son clocher couvert de lichen d’un jaune éclatant, et ses portes qui commandent de baisser la tête pour y pénétrer.
Un peu plus loin, la chapelle, dédiée à saint Evy, moine ermite venu de Grande Bretagne vers le VIème siècle, désservait l'enclave de Gorre-Beuzec jusqu'à la révolution.
Le site fut d'abord païen, consacré aux divinités des eaux, il fut probablement dès le Haut Moyen-Age christianisé sous le vocable de saint Evy et pour en mieux contrôler le rituel, doté d'un ermitage ou d'une chapelle.
Le pignon du transept nord porte une pierre marquée d'un calice et de la date de 1660. Elle indique probablement les travaux d'extension qui dotèrent la nef primitive d'un transept.
Témoignage des anciens rituels païens dédiés aux forces naturelles, elle a la réputation de guérir les rhumatismes .
Au petit matin, que la nature est belle lorsque le soleil se lève. Aucun bruit, oublier le clapotis des vagues déferlant sur les galets. Le silence est simplement rompu par les chants d'oiseaux dans les haies ou le coin-coin des canards sur le plan d'eau. Même le cygne se déplace dans un silence parfait semblant mue par la simple bise.
Revenu sur la côte après ces tours, détours, contours dans les marais, inlassablement, la mer, de son beau bleu profond, attaque les rochers de saint Guénolé, mais cette fois-ci sans fureur.
Ce site naturel classé a de tout temps attiré les promeneurs. On y découvre des rochers aux formes mystérieuses : les oreilles de lapin, le rhinocéros, le tire-bouchon, la tortue ou la roche des victimes. Ces rochers doivent leurs formes particulières à des phénomènes d’altération et d’érosion causés par la pluie, le vent et les embruns.
Ancienne chaîne de montagne hercynienne, formée entre 480 et 300 millions d’années, le site est également une mine d’or pour les géologues. Le paysage y est grandiose lors des tempêtes. Les amoureux de belles vagues et de mer déchaînée ne doivent toutefois jamais négliger la dangerosité des lieux, même par temps calme. Le nom donné à la roche aux victimes n’est pas anodin.
Avant d'aller déjeuner à la sortie de Saint-Guénolé au pied du plus célébre phare de Bretagne, je visite la chapelle Notre Dame de la Joie. Elle se situe directement en bord de mer, entre St Pierre et St Guénolé. Sentinelle surveillant la mer, elle est dédiée à la Vierge. Les marins venaient la remercier de les avoir sauvés des tempêtes. Lors du pardon qui a lieu le 15 août, ceux-ci défilent tête et pieds nus.
Cet édifice date de la fin du 15ème siècle.
Étape : 30 km
Cumul : 1370 km
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire