Petit échauffement matinal, je rejoins le GR 34 à Cano avec mes quatre kilomètres à faire à rebrousse-poils.
Le soleil fait son apparition après les pluies de l'aube, les arbres sur le chemin brillent de tous feux, leurs feuilles scintillant au soleil. Au passage, elles laissent tomber quelques gouttes, me rafraîchissant, comme si la nature pleurait la fin de la pluie. La température, déjà très douce, les rayons du soleil commençant à faire leur effet, je suis obligé de marcher en tee-shirt.
Mise en humeur joviale offerte par le spectacle de paysages en habit de lumière automnale. Au loin, la mer retranchée à marée basse, resserrée dans ses profondeurs découvre un vaste estran vaseux pas très haut, qui s’ emplit très vite quand la marée remonte. Sur la terre ferme, des champs, des herbages, des bois de chênes ou de pins et entre les deux un sentier accueillant qui engage à poser le pied nonchalamment, invité par Dame nature à partager la délicate beauté du lieu.
Pour ma pause méridienne j'ai décidé de m'arrêter à Kerfontaine et voici pourquoi :
J'ai trouvé l'eau si belle
Que j'y ai mangé
Il y a longtemps que je t'aime
Jamais je ne t'oublierai
Sous les feuilles de chêne
Je me suis fait arroser
Sur la plus haute branche
Les corbeaux chantaient
Il y a longtemps que je t'aime
Jamais je ne t'oublierai.
Sur la côte d'en face
Je me suis baladé
Sur ce golfe du Morbihan
Déjà des centaines de voiliers
Le nez tourné vers la terre ferme
Attendent patiemment
Marée que tu reviennes.
Comme Saint-Louis je siège au pied d'un chêne pour déguster mon sandwich au thon. Puis, c'est reparti pour aller découvrir les îles bordant la côte. Toscan, Bailleron et autres en direction de St Armel.
Rencontres insolites, cet après-midi. Comme dans le film d'Yves Robert, "la guerre des boutons", je me fais alpaguer, sur le bord du GR, par 3 ou 4 gamins d'une dizaine d'années qui avaient disposé dans une boîte en carton, quelques belles châtaignes. Je leur dit qu'effectivement, elles sont très belles. "J'en aurais bien pris quelques unes, mais elles ne sont pas cuites et je n'ai rien pour le faire."
-Remmène les chez-toi.
-Çà fait deux mois que tu ne manges pas alors.
"Si mais plutôt des sandwichs".
Trop triste, un des enfants dit bouges pas, je peux te vendre aussi des pommes.
Trop rigolo.
Puis un peu plus tard, j'ai eu le droit à une répétition sur le bord de la côte.
Si j'avais un doute sur le fait que je marchais dans un marais, quand il a fallu emprunter le GR, j'ai testé une fois de plus, si mes chaussures étaient étanches.
Et pour rejoindre Lasné, il faut passer par une chaussée submersible d'un kilomètre deux cents. Mais cette fois, nous sommes encore à marée basse.
Plus que 4 km et c'est promis je dors à St Colombier. Tout d'abord, repérage d'un terrain plat, discret. J'en trouve un sur le bord du GR, mais trop humide, j'entends déjà les clops-clops quand je marche. Je décide alors de monter près de l'église, il y a des tables de pique-nique. Pleins d'arbustes me serviront de camouflage. Petit truc chouette pour un samedi soir, un restaurant, le vieux Colombier vient de rouvrir pour le week-end. En bonne âme, je me dévoue pour y aller.
Étape : 35 km
Cumul : 1931 km
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