Ce matin, départ vraiment aux aurores pour une immersion complète dans les marais salants.
Quel bonheur de se perdre dans le vaste quadrillage des marais salants ! Tôt le matin, dans le lever du soleil, les bassins brillent à peine d’incroyables nuances apportées par la chaleur de l'été que sont les couleurs d’argent, de bleu, de vert et de rose. Les petites pyramides blanches de sel façonnées par les paludiers ont disparues, la culture ayant lieu de juin à septembre.
Le sel est récolté dans 7000 œillets, à l’aide de leur cimauge. La Fleur de sel, ce caviar de la saline, est délicatement cueillie d’un geste souple. Les marées, le soleil et le vent sont les meilleurs alliés de leur travail. Figures typiques, les salorges, de beaux hangars en bois, conservent leur récolte.
Une demi-heure passée dans ce lieu féérique avant d'arriver à Batz sur Mer où la chapelle du Mûrier ne laisse pas indifférent...
Aux abords du marais, je traverse le petit hameau du Kervalet qui vient de Kergovellec, village de Couaillec ou du Valeureux. Il s'ordonne autour de trois rues et était dans le passé peuplé de paludiers. Le village naît et se développe entre les Xème et XIIIème siecle, lors de l'expansion des marais salants.
Aux XVIIIème et XIXème, Kervalet est alors plus important que le bourg et compte autant d'habitants grâce au négoce du sel. L'habitat paludier groupé et dense, donne une impression urbaine mais reste conviviale. On peut d'ailleurs observer au pied des maisons, des petits bancs en granit, où les habitants avaient l'habitude de souper le soir.
La lucarne est une autre particularité de l'habitat paludier. Les plus anciennes ont un fronton triangulaire, et les plus récentes possèdent un fronton curviligne, semi-circulaire. Par ces lucarnes, les paludiers rentraient les fourrages et hissalent autrefois leurs provisions de grains pour l'hiver.
Construite dans un style gothique flamboyant, la chapelle du Mûrier de Batz sur Mer, se caractérise par l'unité très harmonieuses des lignes de construction, et s'étend sur 27 m de long et 17 m de large.
Datant du XVème siècle, elle fût construite suite à une épidémie de peste en signe de remerciement. Aujourd'hui en ruines, elle capte toujours l'attention des visiteurs, curieux de comprendre ce qui a pu lui arriver...
Par ce superbe temps ensoleillé, je serpente le long de la côte sauvage pour aller plus loin encore et m'enfoncer dans l'Atlantique.
Nichée, bien à l'abri, dans sa baie, cette station balnéaire sera la dernière de la journée. Je vais même m'arrêter au niveau de la plage du Nau, pour rejoindre à l'intérieur de la ville, le camping du " Clein" juste avant la tombée de la nuit. Mais je n'avais pas pensé que j'arriverais à marée haute, et que la plage disparaisse sous les flots.
Dernière nuit sous la toile. J'ai presque déjà la nostalgie. Le confort ressenti hier soir, à l'hôtel, me paraissait de trop. J'ai peur qu'en rentrant, j'étende sur le sol, ce qui me servait de matelas de fortune, le temps de me réadapter !!
Étape : 33 km
Cumul : 2222 km
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